Portraits : les champions de Junior Handling

Être sacrée Championne de France des Jeunes Présentateurs, un rêve qui devient réalité ?

Tout à fait, un rêve depuis plus de 6 ans datant de ma rencontre avec Manon et Angélique, d’anciennes championne de France… La fierté de représenter son pays, leurs expériences à l’étranger, et Crufts notamment ont tout pour faire rêver !

As-tu des affinités, des préférences dans les races que tu présentes ?

J’adore les chiens de chasse. Je pense aux setters, les anglais et Gordon sont de véritables coups de cœur. Les braques et lévriers sont des races élégantes que j’aime mettre en valeur dans les rings. Le Basenji est un chien que j’admire tout particulièrement par sa prestance sur les rings.

Comment as-tu préparé cette épreuve ? Puis ta sélection à Crufts ?

J’ai préparé le championnat jusqu’au bout, en m’entraînant en exposition les weekends grâce aux concours de junior handling, mais aussi avec l’aide de propriétaires qui m’ont laisser m’entraîner avec leurs chiens. Ils ont pris du temps pour m’apprendre les spécificités de chacune de ces races, leurs mouvements, caractères et mises en valeur. Chaque chien à également ses propres qualités et défauts, j’ai appris à les reconnaître.

Crufts étais une expérience incroyable. Je me suis entraînée en prenant des chiens au caractère plutôt compliqué ici, en France, car on ne sait pas à quoi s’attendre le samedi matin, en allant rencontrer le loulou qui nous a été attribué.

Que retiens tu de cette expérience ?

Des rencontres au-delà de nos frontières françaises, un ring immense, du stress, beaucoup de stress, et une prestation digne de mon pays, je l’espère ! J’ai beaucoup de fierté : j’ai un jour représenter mon pays lors d’une finale internationale représentant plus de 45 pays.

Avais-tu déjà eu d’autres expériences à l’étranger ?

Je regarde beaucoup de vidéos ou de live de junior handling à l’étranger. J’ai participé qu’à une exposition en Suisse, ou j’y ai retrouvé Manon qui m’a coaché en vue de Crufts.

Qui es-tu en dehors des rings Maurane ?  As-tu d’autres passions que le chien ?

Tout juste diplômée d’un BTS technico-commercial en école de commerce, je me lance dans une licence commerce international. J’aime le commerce mais le chien reste ma principale passion. J’adore le handball, j‘ai pratiqué cette discipline pendant 10 ans, et suis de très près mon équipe de Brest. Le handling m’intéresse beaucoup, et je viens tout juste d’obtenir mon certificat de capacité à exercer une activité dans le monde canin.

Comment envisages-tu ton avenir ?

Il me reste 4 d’études où les expositions seront au programme selon mes disponibilités, car je travaillerais en plus des cours ou de l’école. En parallèle, je veux faire du handling via ma propre entreprise.

Mon but est d’avoir ma propre entreprise, ou avec un associé. Je pourrai gérer mes horaires et mon activité avec moins de contraintes pour faire du handling professionnel le reste de mon temps.

Être sacrée Championne de France des Jeunes Présentateurs, qu’as-tu ressentis sur le podium ?

J’étais soulagée et heureuse car avant de passer sur le ring j’étais très stressée. En effet, non seulement j’étais observée par mes parents et des amis qui m’ont toujours soutenue mais j’avais peur de faire des erreurs dans la présentation et de ne pas mettre ma chienne en valeur. Je suis aussi très fière d’elle, qui, malgré mon stress, s’est bien présentée. J’ai aussi pensé à tous les chiens et les propriétaires qui m’ont fait confiance, sans qui je n’aurais pu obtenir le titre. 

Comment as-tu préparé cette épreuve ? As-tu un rituel avant tes passages pour éviter le stress ?

La préparation de la finale du Championnat de France se fait tout au long de l’année en présentant au mieux les chiens qui me sont confiés. Elle implique une parfaite connaissance des règles du junior handling. J’ai pu bénéficier des conseils et critiques positives des juges pour progresser au fil de l’année et j’ai essayé de les appliquer. La semaine précédant le Championnat, j’ai travaillé les figures avec ma chienne Irancy du Bois de la Brique. J’ai également lu et relu les règles régulièrement. Je n’ai pas de rituel spécifique avant le passage, je prends, seulement, une grande respiration avant d’entrer. 

As-tu des affinités, des préférences dans les races que tu présentes ?

Madame Grassart-Cottet et Madame Whir m’ont toujours poussée à présenter d’autres races et je les en remercie car d’avoir présenté d’autres races m’a permis de grandir dans ma présentation et je remercie également les chiens et les propriétaires qui m’ont fait confiance : Jackpot de l’Envol des Aigles à Mme Midrouet,  Ilmarée Inblue d’Irelia du Chemin de la Lune aux Rêves à Mme Alsac, Jorky de Jerry Black à Mr et Mme Bahier, Mystic de la Baie d’Adonis à Mme Dutrieux, Lover Black des Gardes Champêtre à Mme Vauchel. Un remerciement particulier à M. et Mme Clémence pour ma chienne exceptionnelle qu’est Irancy du Bois de la Brique avec laquelle j’ai commencé le junior handling et pris toujours autant de plaisir à la présenter.

Chaque race est très différente à présenter : j’apprécie les schipperkes pour leur dynamisme et leur écoute, le coton de Tuléar pour la présentation en statique. Pour le berger de Brie, le colley barbu pour leurs allures. J’avoue que je n’ai pas de préférence pour une race particulière car chacune d’entre elle à sa spécificité et j’apprécie d’apprendre à chaque présentation. 

Qui es-tu en dehors des rings ?

Je suis collégienne en classe de sixième et me retrouverai l’année prochaine en classe de 5^ème.  En dehors des rings, je fais plusieurs heures de sport par semaine (piscine, badminton…), de la radio et de la vidéo au sein du collège. Je lis aussi beaucoup. 

Est-ce compliqué de jongler entre les études et les expositions ?

Ce n’est pas toujours facile et cela dépend des expositions. Mes parents souhaitent que les devoirs soient faits avant le concours. Parfois c’est la course, d’autant plus que l’on repart souvent tard et quand on a beaucoup d’heures de route pour rentrer, les heures de sommeil sont raccourcies et le réveil du lundi matin est parfois difficile.

Comment envisages-tu ton avenir ?

J’aimerai continuer à progresser en junior handling et présenter d’autres races comme le Welsh Corgi ou le Skye Terrier et explorer l’ensemble des groupes. Professionnellement, je souhaiterais devenir vétérinaire, de préférence ceux de compagnie comme les chiens, les chats et les rongeurs. J’ai très peur des serpents !

Comment présente-t-on un chien, et quelle fierté en retire t’on lorsque, à ton âge, on gagne sa classe ?

« Quand je présente mes chiens (ou ceux de mamie) aux juges, j’essaie de les mettre le plus en valeur possible tout en les respectant. Je reste douce et ferme à la fois, ce qui n’est pas toujours facile avec certaines races, mais cela me permet d’apprendre beaucoup d’eux. Lorsque nous gagnons, je suis aussi fière d’eux que de moi-même.

Lors de mes victoires aux concours des jeunes présentateurs, je suis heureuse car mes efforts payent. Mais je ne gagne jamais seule, il faut toujours penser au chien qui a bien voulu nous suivre.  Pour moi, nous sommes un duo comme dans l’équitation. Un mauvais cavalier ne gagnera jamais même avec le meilleur cheval. »

Quelles sont tes relations avec les autres jeunes présentateurs ?

Nous nous entendons très bien et passons toujours du temps ensemble en expositions tout en mettant de côté le fait que nous sommes des concurrents.

Cela nous permet d’échanger, de nous entraîner mutuellement et d’échanger nos astuces. Mais nous ne parlons pas toujours de chiens et de JH. Nous aimons aussi parler de nos autres passions, comme l’équitation pour ma part.

Malheureusement ce n’est pas le cas avec tous.

Je trouve que parfois les parents s’immiscent trop dans le concours des enfants. Cela doit rester un plaisir pour nous mais bien souvent la compétition prend beaucoup trop d’ampleur et dépite les autres participants par des actes et des paroles blessantes. J’ai été plusieurs fois choquée, c’est vraiment dommage, mais malgré tout, le JH reste pour moi un plaisir et un rêve.

Comment te projettes-tu dans l’avenir ?

Plus tard, j’aimerais être architecte et décoratrice d’intérieur car j’aime agencer les pièces de la maison avec des beaux meubles et des couleurs qui rendent la vie plus jolie.

J’aiderai toujours Mamie avec les Shetland à l’élevage mais aussi en expositions canines en France et à l’étranger car je ne saurais pas vivre sans un chien « dans les pattes ».

Un petit mot pour la fin ?

Je remercie tous les éleveurs qui me prêtent leurs chiens au concours comme Catherine Malagré et Elisabeth Comboni, Bernadette Tarpéa, Laura Pepeyre, Olivier Di Francesco… Mais aussi tous les juges qui me conseillent et me félicitent, tels que Mme Whir, Mme Bottussi, M. Boitard, M. Chagnard …

Je remercie Mamie et Papi pour tout ce qu’ils font pour moi ainsi que ma Tatie Angélique pour être toujours là pour me conseiller et m’aider à visualiser mes erreurs.

Parole à Angélique, ancienne jeune présentatrice.

J’ai participé aux épreuves de Junior Handling durant toute mon enfance. Après avoir été Championne de France en 2009 et atteint l’âge de 18 ans, j’ai pris la décision de ne pas m’arrêter là.

J’ai donc proposé durant quelques années des entrainements officiels avant et après les concours avec l’aide de canines régionales, de clubs de race et de juges comme Mme Class, M. Chagnard, M. Duchesne…  J’ai été plutôt fière car j’ai appris beaucoup de choses à des jeunes qui, plus tard, ont eu le titre de Champion(ne) de France en grande ou en petite catégorie tels que Ilanka Grelaud, Adrien Baugiraud, Coline Moreau, Maurane Guigner et bien entendu Sara Dechalou…

Aujourd’hui, je garde d’excellents souvenirs de ces années car j’y ai appris beaucoup de choses telles que le respect et la sportivité.

Je félicite tous les jeunes qui participent aux concours car ce n’est pas toujours facile. J’invite tous ceux qui ne participent pas encore à cette belle discipline à s’y essayer, car le Junior Handling nous offre de beaux souvenirs.

Comment t’entraînes-tu Tiphaine ?

 Je m’entraîne à la maison avec tous mes chiens. Des plus expérimentés au moins initiés, j’apprends même aux jeunes chiens à se tenir en statique. Cela m’aide beaucoup à gérer les chiens plus difficiles.
Pendant l’entraînement, je répète les figures imposées aux concours. En réalisant des traces au sol, j’apprends à me placer correctement. Mes parents m’observent et me conseillent au cours de mes entraînements. 

Pour arriver à obtenir deux fois le titre de Championne de France, ton entraînement a dû être intensif ! 

 Oui, dès que j’avais 5 minutes de libre, je les consacrais à la préparation de cet évènement. J’ai regardé énormément de vidéos. Tout au long de l’année, le rythme a été très soutenu. C’était difficile, je passais tous mes week-ends à m’entraîner chez moi ou en concours.

Beaucoup de personnes croient en moi. Plusieurs fois, je suis allée demander des conseils à mes aînées, profitant de leur expérience.

J’ai réussi à créer une grande complicité avec mon chien, je l’encourage et le félicite sans cesse ! Le plus important, c’est de ne pas oublier de rester soi-même. En 2015, pour mon deuxième titre de championne, j’ai ressenti beaucoup de pression, j’en ai presque oublié cette règle tellement j’étais obnubilée par la première place.
Ces deux expériences restent inoubliables et me remplissent d’émotions et de joie à chaque fois que j’y repense. 

Un dernier mot pour la fin ?

Je souhaite remercier tous les juges qui ont pris le temps de me conseiller, me permettant d’évoluer au mieux dans ma passion. Tout au long de ces années, beaucoup de monde a cru en moi, m’ont confié leurs chiens et j’ai été réconfortée dans les moments difficiles. Je ne citerai personne, par peur d’en oublier, mais tous se reconnaîtront.
Mille mercis à mes amies pour leur soutien et aussi à notre famille toujours présente pour veiller sur l’élevage pendant nos périples cynophiles. 

Du coté de Sandrine, sa maman

 Je suis moi-même passionnée par les animaux et par le monde des concours canins. Le partage de cette passion avec ma fille a toujours été une très grande fierté. Je ne souhaite pas que ses concours deviennent une contrainte, mais qu’elle éprouve toujours beaucoup de plaisir à participer aux concours d’handling. Du coup, je suis très vigilante et veille à ne pas lui rajouter de pression supplémentaire.

Quels souvenirs as-tu de ta performance en 2015 ?

Au moment où je suis monté sur le podium, ma première pensée a été pour tous ceux qui m’ont soutenu et surtout à Al’Pitchy (mon grand père décédé quelques mois plus tôt. Je lui avais promis de tout faire pour réussir.)

Ensuite, j’ai vraiment apprécié l’instant où Adrien et Kim m’ont porté. Ils ont toujours été de véritables modèles pour moi. Ce sont deux présentateurs très doués, d’une grande gentillesse et toujours attentionnés à mon égard. J’ai beaucoup appris à leurs côtés, leur enthousiasme et leurs félicitations lors de la remise des prix m’ont beaucoup ému.

Que t’as apporté le Junior Handling ?

Beaucoup d’amis ! Aussi bien de mon âge que des adultes. Je ne remercierai jamais assez Chantal qui a été la toute première personne à me confier son chien.
Des merveilleux moments de partage lors de nos voyages à destination des expositions françaises et étrangères.
J’ai appris à me tenir correctement et à me contrôler en toutes circonstances, dans les bons (rester humble, ne pas être trop démonstratif) et les mauvais moments, par exemple : respecter les décisions du jury, l’inexpérience du chien (mais ça ce n’est jamais grave).
J’ai dû vaincre ma timidité et apprendre à rester concentré durant toute la durée du jugement.

Quelles sont les races avec lesquelles tu as le plus d’affinité ?

J‘ai évidemment beaucoup d’affinités avec les whippets (race que mes parents élèvent). Mais aussi les chihuahuas. J’ai souvent eu l’occasion d’en présenter, je les trouve adorables. Je suis en train de découvrir le Carlin et le Bouledogue français. Ce sont des races très amusantes à présenter et plus toniques que je n’imaginais.

Mais mon cœur est voué aux lévriers ! L’afghan, le Barzoi, le Saluki (mes parents m’ont d’ailleurs offert ma chienne Lazaryne quand j’ai été champion de France) sont tellement élégants avec leurs magnifiques démarches. L’allure et la complicité qu’on a avec ces chiens lors d’une présentation, c ‘est vraiment génial !

Quelles sont tes passions en dehors du chien ?

Je pratique l’Athlétisme plusieurs fois par semaine et je participe à beaucoup de compétitions. Là aussi il s’agit de vitesse, puissance, concentration et persévérance. Un peu comme les lévriers.

Comment vois-tu ton avenir ?

J’aimerais bien être kinésithérapeute, pour être au contact des gens, leur procurer de l’apaisement et les aider aussi à avancer. Et cela, tout en continuant le junior handling et plus tard la présentation.